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Arno
Inscrit le: 12 Juin 2005 Messages: 107
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Posté le: Lun Juil 25, 2005 9:17 am Sujet du message: recherche privée / recherche publique |
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Il y a un monde entre l’IA entreprise et l’IA de la recherche.
Pourquoi ? comment ?
Que faire pour que les choses changent ? |
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pi-r2
Inscrit le: 12 Juin 2005 Messages: 25
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Posté le: Lun Juil 25, 2005 1:57 pm Sujet du message: |
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J'avais vu que la discussion sur l'avenir de l'IA avait abordé la question de l'industrie et j'avais envie d'intervenir, mais le post commençait à être un peu chargé.
D'abord la question ne concerne pas que l'IA mais toutes les formes de recherches. L'entreprise, plus encore les administrations, et plus encore la société dans son ensemble, sont très en 'retard' sur l'application des nouvelles techniques (sauf évidemment les entreprises qui les développent). Nous sommes dans une phase de développement technique très rapide, et les groupes humains ne peuvent pas suivre. L'essentiel des choses à faire dans les entreprises pour améliorer la profitabilité sont des applications très simples, connues depuis longtemps, qui présentent peu d'intérêt pour les chercheurs 'en pointe'. C'est très rarement la résolution d'un problème difficile qui bloque le progrès (même si ce sont très souvent des arguments avancés: comme on ne pourra pas résoudre à 100%, on ne fait pas du tout, alors que 80% est facile).
Les entreprises n'ont pas de temps. Elles sont en général focalisées sur des problèmes à assez court terme. D'autre part, il y a un phénomène de concentration mondial qui tend à regrouper les recherches dans un seul pole centralisé et monte très fortement le niveau hierarchique des prises de décision. _________________ Les bonnes idées triomphent toujours...
C'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes. |
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zaphod
Inscrit le: 05 Juin 2005 Messages: 128 Localisation: Calais
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Posté le: Lun Juil 25, 2005 8:45 pm Sujet du message: Re: recherche privée / recherche publique |
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Arno a écrit: | Il y a un monde entre l’IA entreprise et l’IA de la recherche.
Pourquoi ? comment ?
Que faire pour que les choses changent ? |
Je pense qu'il faut poser la question aux entreprises, car c'est elles qui ont la clé de ce problème. Les techniques élaborées par la recherche font l'objet de publications dans des conférences publiques, sans brevets ni droits d'utilisation (c'est le propre d'une publication). Il n'y a qu'à se baisser pour récupérer les techniques de pointe développées par les chercheurs.
Pourquoi les entreprises ne font pas ce qu'on demande à tout thésard en début de thèse : une étude bibliographique, pour voir ce qui se fait dans le domaine du problème à résoudre ?
Autrefois, une étude bibliographique était fastidieuse, et nécessitait une bibliothèque très complète (comme celle de l'INRIA, qui est, j'en profite pour le rappeler, accessible à tous les étudiants sur présentation de leur carte d'étudiant).
Maintenant, grâce à Internet, il suffit de quelques clics de souris pour trouver tout ce qu'on veut, car tout se trouve sur le ouaib... Un coup de google, et on trouve l'état de l'art dans les XCS, par exemple...
Pour moi, donc, les entreprises sont "en retard" sur les techniques du monde de la recherche car elles le veulent bien. Quelqu'un a-t-il une idée sur la raison de ce manque de sérieux de leur part lorsqu'elles ont un problème à résoudre (ou cette volonté de ne pas utiliser l'état de l'art) ?
Toutes nos publications sont en anglais. Ceci pourrait-il être un frein à la diffusion du savoir ? _________________ Zaphod (le "parrain" )
http://lil.univ-littoral.fr/~collet
Association Evolution Artificielle
http://ea.inria.fr |
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o.kenobi
Inscrit le: 08 Juin 2005 Messages: 54
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Posté le: Mar Juil 26, 2005 3:50 am Sujet du message: |
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Mhmh...Oui et non.Je pense que si c'était les ingénieurs qu'on chargeait de la recherche bibliographique,l'anglais ne serait pas un problème.
Maintenant,j'entrevois 3 raisons:
-les ingénieurs ont autres chose à faire (conception,vérification,contrôle qualité,réusnions/rapports inutiles,etc...);
-les décideurs,responsables marketing,et tous les "non-techniques" (ceux qui ne sont ni ingénieurs ni techniciens) doivent ignorer,négliger ou ne pas penser que les travaux universitaires peuvent apporter des techniques intéressantes;
-enfin,et surtout,beaucoup de ces travaux sont "théoriques",c'est-à-dire non immédiatement applicables:il faudrait d'abord faire des études (en langage entrepreunarial:"dépenser un maximum de temps,d'argent et d'énergie en experts et en réunions,au lieu de prendre contact avec les chercheurs et de réfléchir/discuter 5 minutes" );donc,même si qq'un "chine" sur google,ET qu'il trouve qqchose susceptible d'être pertinent/intéressant,l'"adaptation à la vie réelle" risque de mettre fin à la tentative...
Encore une fois,le manque de contacts et/ou de compréhension... |
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Arno
Inscrit le: 12 Juin 2005 Messages: 107
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Posté le: Mar Juil 26, 2005 7:46 am Sujet du message: |
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Oui, typiquement, la langue « officielle » pour tous documents dans la société pour laquelle je travaille est l’anglais. ( oui ! certaines entreprises savent parler d’autres langues que le français ! dingue, non ?)
J’ajouterais au post de o.kenobi que (malheureusement) beaucoup de société ne cherchent pas des solutions, mais veulent des solutions : De façon caricaturale (et parfois pas si loin de la réalité que ça … ) certaines applications sont un ensemble de copier/coller de logiciels développés précédemment. Pourquoi réfléchir à des choses nouvelles alors qu’on a des solutions qui marchent ? je rejoins en ce point zaphod.
MAIS
Ce n’est pas le cas de toutes les entreprises !
- certaines société ont des veilles technologiques actives
- certaines société ont des services de R&D qui leurs permettent justement de prendre le temps de faire de la recherche, et étudier ce qui se fait.
Je dirais qu’il y a plusieurs sorte de société , et qu’il ne faut peut être éviter de faire un gros amalgame (encore une fois, on est dans la méconnaissance, mais cette fois ci, du coté de la recherche publique)
Il y a des idées reçues sur le monde de la recherche publique, et il y a des idées reçues sur l’industrie…
« Pourquoi les entreprises ne font pas ce qu'on demande à tout thésard en début de thèse : une étude bibliographique, pour voir ce qui se fait dans le domaine du problème à résoudre ? »
Personnellement, c’est la première chose que j’ai fais (et que je continue à faire) lorsque j’ai été embauché. J’ai réalisé une présentation auprès des « décideurs » de l’état de l’art sur le sujet (basé sur une bibliographie exhaustives et d’exemples concret de ce qui se fait)
Les ingénieurs savent le faire aussi ! (et surtout , vive google )
« Pour moi, donc, les entreprises sont "en retard" sur les techniques du monde de la recherche car elles le veulent bien. Quelqu'un a-t-il une idée sur la raison de ce manque de sérieux de leur part lorsqu'elles ont un problème à résoudre (ou cette volonté de ne pas utiliser l'état de l'art) »
Je dois admettre un retard. Certes.
En revanche, la réponse a ce point a été relevé par o.kenobi. Entre autre, sur les décideurs : Ce n’est pas parce qu’une personne technique va être parfaitement convaincu de l’utilité d’une technique, qu’elle va pouvoir être mise en pratique.
Exemple concert : Nous sommes actuellement en contact avec des universitaires pour plusieurs raisons. Un des points de notre travail est la sensibilisation des décideurs aux techniques IA (via présentations).
Ensuite, du point de vu nouvelles techniques, ce n’est pas parce qu’on a lu toutes les bibliographies et sources documentaires qu’on peut se proclamer expert sur un sujet (c’est a dire sans pratique … ) (Si je dis une connerie, dite le moi, j’arrête de coder, et je passe mon temps à lire !!! J )
D’ou un second point de travail avec les universitaires : une espèce de compagnonnage (étude en cours sur la forme que cela pourrait prendre) .
C’est peut être un axe à travailler pour la recherche…Au delà de vos écrits, faire partager votre science. |
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o.kenobi
Inscrit le: 08 Juin 2005 Messages: 54
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Posté le: Mar Juil 26, 2005 11:37 pm Sujet du message: |
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Mhmh...Mais les chercheurs diront que ce n'est pas leur travail que de chercher comment passer de leurs travaux aux (innombrables!!) applications,et les industriels qu'il est difficile d'avoir une vue globale sur un domaine,d'être au courant des dernières techniques,etc...
Solution:une sorte de "chambre" commune de rencontre,où les scientifiques exposeraient leurs travaux,avec exemples de domaines d'application, et où lese industriels pourraient parler de leur domaine et de leurs besoins.Les "gestionnaires" de la chambre essaieraient de plus de favoriser les "mariages" en trouvant les "prétendants" susceptibles de s'entendre.... :love: :love: :love:
Bon,après,ce n'est qu'une idée ... parmi d'autres... |
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zaphod
Inscrit le: 05 Juin 2005 Messages: 128 Localisation: Calais
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Posté le: Mer Juil 27, 2005 9:09 pm Sujet du message: |
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Arno a écrit: |
Exemple concert : Nous sommes actuellement en contact avec des universitaires pour plusieurs raisons. Un des points de notre travail est la sensibilisation des décideurs aux techniques IA (via présentations).
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Et alors, on peut en être
Arno a écrit: | Ensuite, du point de vu nouvelles techniques, ce n’est pas parce qu’on a lu toutes les bibliographies et sources documentaires qu’on peut se proclamer expert sur un sujet (c’est a dire sans pratique … ) (Si je dis une connerie, dite le moi, j’arrête de coder, et je passe mon temps à lire !!! J )
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Non, mais (et c'est le but d'une étude biblio) ça évite de réinventer la roue, et de récupérer de l'expérience, en ne refaisant pas des erreurs répertoriées dans la bibliographie...
Arno a écrit: | D’ou un second point de travail avec les universitaires : une espèce de compagnonnage (étude en cours sur la forme que cela pourrait prendre) .
C’est peut être un axe à travailler pour la recherche…Au delà de vos écrits, faire partager votre science. |
Oui. Il y a beaucoup de boulot de ce côté là. Je pense que pour beaucoup de personnes (je le vois avec plein de gens avec qui je discute), les universités, ça sert pour former des étudiants. Mais peu de monde sait qu'on y fait de la recherche...
Et pire : je pense que le monde de la recherche apparaît comme inaccessible pour je ne sais quelle raison. Les gens ne se sentent pas concernés, et regardent ça de loin, en se disant que ce n'est pas pour eux...
Obi-Wan a écrit: | Solution:une sorte de "chambre" commune de rencontre,où les scientifiques exposeraient leurs travaux,avec exemples de domaines d'application, et où lese industriels pourraient parler de leur domaine et de leurs besoins.Les "gestionnaires" de la chambre essaieraient de plus de favoriser les "mariages" en trouvant les "prétendants" susceptibles de s'entendre.... :love: :love: :love: |
Oui, mais les industriels pensent-ils à aller vers les chercheurs pour résoudre leurs problèmes ?
Typiquement, les industriels ne vont pas parler de leurs problèmes et de leurs besoins pour plein de raisons (ne pas informer les concurrents de ce sur quoi ils sont en train de travailler, ne pas donner d'informations sur les faiblesses des systèmes actuellement utilisés, ...) _________________ Zaphod (le "parrain" )
http://lil.univ-littoral.fr/~collet
Association Evolution Artificielle
http://ea.inria.fr |
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o.kenobi
Inscrit le: 08 Juin 2005 Messages: 54
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Posté le: Jeu Juil 28, 2005 2:03 am Sujet du message: |
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Arg!,c'est vrai:le sacro-saint secret industriel...
Un bel obstacle au milieu du chemin de l'IA. |
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Arno
Inscrit le: 12 Juin 2005 Messages: 107
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Arno
Inscrit le: 12 Juin 2005 Messages: 107
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Posté le: Jeu Avr 05, 2007 10:30 am Sujet du message: extraits |
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Qu'en pensez vous ? d'accord ? pas 'accord ?
extraits
"Ces deux univers, celui de la recherche d'une part, et celui de l'emploi d'autre part, semblent déconnectés en France...
Ils ne sont pas assez liés, vous avez raison. Mais cela n'est pas propre à la recherche. Les universités françaises n'orientent pas leurs étudiants, elles ne sont pas assez responsabilisées quant à leur employabilité. Quand j'étais dans la recherche publique, je n'allais jamais visiter un laboratoire sans poser la question : "Où vont les docteurs que vous formez ?" J'acceptais que l'on me dise qu'il leur était difficile de trouver un emploi, mais je n'acceptais pas que l'on ne sache pas me répondre : cela voulait dire que les responsables de laboratoire se moquaient de ce que devenaient les jeunes docteurs !"
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La recherche ne semble pas être la voie royale pour progresser dans la hiérarchie des entreprises. Celles-ci sont-elles disposées à offrir des débouchés intéressants à des chercheurs ?
J'admets que c'est un sujet sur lequel les entreprises doivent travailler. Il faut que la R & D soit un des points d'entrée principaux dans l'entreprise. En disant bien aux docteurs que nous recrutons qu'ils n'ont pas pour vocation de faire toute leur carrière dans un service de R & D, mais qu'ils auront accès à d'autres fonctions dans l'entreprise. Chez Schneider, nous préparons un système de dual ladder (d'échelle double) pour que la carrière d'un "grand expert" soit valorisée, comme celle d'un "grand manager".
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Pourquoi cette culture favorisant l'ouverture vers les entreprises est-elle répandue dans certains organismes de recherche mais pas du tout dans d'autres, comme dans certains labos du CNRS ?
Il est difficile de généraliser. Au CNRS, la proximité entre recherche fondamentale et industrie existe en informatique, en chimie, mais elle est difficile à mettre en oeuvre en anthropologie, archéologie ou dans certains domaines des mathématiques théoriques ou de la physique.
C'est souvent une question d'objectifs et de management. Les attentes de la société et des entreprises par rapport aux chercheurs ont évolué, mais, dans certains organismes de recherche publics, la faiblesse du management empêche de prendre cela en compte. Si l'Inria et le CEA sont plus avancés en matière de collaboration avec les entreprises, c'est parce que cela fait partie de leurs objectifs. |
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Arno
Inscrit le: 12 Juin 2005 Messages: 107
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Posté le: Mar Avr 17, 2007 5:15 am Sujet du message: |
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DIV : Actualisation de l'arreté relatif au diplome national de master.
from Institut de Cognitique by Institut_blogger
Après l’arrêté du 7 août 2007 relatif aux formations doctorales, l’actualisation, en cours de discussion, de l’arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master est le deuxième pan de la mise en œuvre de la loi de programme pour la recherche du point de vue de l’Enseignement supérieur.
Le projet d'actualisation prévoit notamment de mettre enfin un terme à la distinction entre master recherche et master professionnel. Cette évolution va dans le sens de la position défendue par les écoles d'ingénieurs afin de faire reconnaître le doctorat comme une première expérience professionnelle, dans la formation des ingénieurs-docteurs que souhaitent aujourd'hui les entreprises. |
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